23.07.2004
GOELANDS.CHEZ.LESSABLESDOLONNE.COM
La deuxième plaie des Sables , (juste après les Parisiens ?)
Signé : les Indigènes.
La deuxième plaie des Sables , (juste après les Indigènes ?)
Signé : les Parisiens.
D’ailleurs ils ont déferlé en même temps, avec une petite avance pour les Parisiens.
Mais les goélands sont sédentaires comme les Indigènes, ce qui n’est pas le cas des Parisiens.
De toutes façons les goélands ont été inventés par les Bretons. Goéland vient du breton GWELAN.
Mouettes, gris et goélands,
Mêlent leurs cris et leurs
élans.
Pas très inspiré le poète ! c’était Jean RICHEPIN.
Mais bien observé quand même.
Les élans à cette période (mai) sont encore des élans amoureux pour les timides!
Contrairement aux parisiens c’est la femelle qui fait les avances. Elle prend l’initiative du couple.
La parade nuptiale chez le goéland argenté c’est comme un opéra! Danse au premier acte, chant au deuxième acte, soliste à tour de rôle, et puis duo évidemment, le duo d’amour est passionné et terriblement répétitif.
La mélodie d’amour du goéland argenté n’est jamais appréciée des auditeurs.
Pour les spectateurs c’est pas bien non plus, si je raconte les contorsions avec offrande au troisième acte :
Madame plait, elle le sent, elle se déchaîne, elle intensifie ses mouvements de tête, et se plante bien devant monsieur, pourtant monsieur semble éviter ses avances en faisant lui aussi de brusques mouvements de tête, après un moment de ce petit manège, une boule apparaît dans son cou et remonte le long de celui-ci :
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie…
Elle s’en saisit, et dit….
ho pardon !
Le goéland ouvre un large bec …et…
régurgite une grande quantité de nourriture à moitié digérée…alors…la femelle mange avec une voracité incroyable, à même le bec, ça s’appelle se becqueter furieusement !
Voilà pour les élans amoureux, avec invitation à dîner. Mais le troisième acte avec régurgitation, c’est selon.
Pour les ébats amoureux, c’est payant, j’accepte aussi les cartes bleues..
Mouettes, goélands et gris,
Mêlent leurs élans et leurs
cris.
C’est toujours Jean RICHEPIN.
Les cris à cette période (mai) ? c’est relativement calme , l’un couve en silence, l’autre vaque à ses affaires plutôt cool, au changement d’équipe il y a des cris de reconnaissance genre :
- c’est toi ?
- oui c’est moi !
- c’est pas trop tôt !
En fin de journée il y a la constitution des dortoirs pour ceux qui ne sont pas de service ( les immatures, les célibataires…) avec cris de ralliements genre :
- par là,
- non par là,
- mettez vous d’accord les gars…
ça c’est rien, c’est le train-train,
le moment où ça se gâte, c’est quand les petits sont nés.
Ponte : de début avril jusqu’à début juillet, mais plutôt fin AVRIL pour la majorité.
Couvaison de 25 à 33 jours en silence pour faire la surprise !.
Donc de fin Avril à fin Juillet, il y aura dans chaque nid de 2 à 4 gentils poussins qui auront faim, très faim et seront dépendants des parents pour satisfaire ce besoin élémentaire pendant 45 jours environ.
Et pendant 45 jours de fin AVRIL jusqu’à début SEPTEMBRE, les oisillons vont émettrent des cris ( les mois bruyants sont surtout JUIN et JUILLET.)
« PESTES SONT, CES GWELANS
QUI SIFFLENT SUR NOS TêTES… »
Le
problème est là, sur nos têtes.
Il
n’y a plus de place nulle part ailleurs.
Les
îles et les côtes rocheuses, où le goéland se reproduisait avant que les populations n’aient tant augmenté, sont
saturées.
Avant, c’était début du XXième, les œufs de goélands étaient très appréciés
des gourmets, les nids étaient pillés consciencieusement et les populations en
réel déclin ; les goélands ont été sauvés par la guerre de 1914, les
poilus avaient autre chose à faire.
Et
si sur le remblai il y a une confiserie qui se nomme « Au goéland »
qui a eu son heure de gloire autrefois et dont la spécialité passéiste était les œufs en sucre, ne me
demandez pas pourquoi puisque je viens de le dire, et je sais qu’il y en a qui
préfèrent les fraises tagada.
Depuis plusieurs décennies, le goéland
argenté n’hésite pas à nidifier sur les toits des habitations.
Sur les toits plats des HLM, dans les
hauteurs pour être tranquille, et en deuxième choix, sur les maisons
particulières avec des toits en tuile c’est un site de survie idéal : faible
pente, les petits galopins pourront galoper en
toute sécurité, en cas de danger s’aplatir dans les creux, ni vu ni connu, motus et bouche cousue, on laisse
passer le danger (aussitôt sec le poussin se met debout et dès le deuxième
jour, il étend son univers de découvreur du monde…).
(
le nid est constitué d’ algues sèches…et d’herbe – pas bon pour les gouttières,
ça - de préférence près d’une cheminée, pratique la cheminée, ça protège des intrus,
du vent, du soleil…).
Le
choix va se faire à deux, un peu bruyamment avec des stations nombreuses et
prolongées des squatteurs potentiels qui comparent les qualités des territoires
possibles.
Déjà en Avril le propriétaire d’une maison au
toit en tuile, qui entend souvent crier sur son toit, peut penser qu’il y a
anguille sous roche …si on peut dire comme ça.
« Pour
qui sont ces gwélans qui sifflent sur nos têtes ? »
Méfiance.
Et
les fientes, dans la rue, devant la maison au toit en tuile , bien
circonscrites et renouvelées, c’est un deuxième indice qui craint.
« Chez
moi sont ces gwélans qui sifflent sur nos têtes. »
Soupçons
confirmés.
Les futurs parents se mettent au travail (mâles
et femelles sont indiscernables si ce n’est une légère différence de taille),
ils se relaient pour l’incubation, cet épisode est relativement silencieux, ils
ne tiennent pas à se faire repérer.
Et puis un jour ( 30 jours par là) :
Coucou !
c’est nous.
Et
voilà, c’est parti ! C’est la tuile dont on parlait plus haut !
Le
nourrissage va s’accomplir, parce que les petits vont réclamer
bruyamment leur nourriture qui leur sera
délivrée par l’un ou l’autre des parents sous forme de nauséabonde bouillie pré-digérée de toutes les proies
collectées aux alentours .
Miam, miam, encore, encore.
Qui
ne demande rien, n’a rien !
Les
parents ne partagent pas.
Comme
se sont les cris des petits qui les stimulent, ils servent celui qui est le
plus proche et qui crie le plus fort.
Les
petits crient à qui mieux-mieux !
Quand
on sait ça, on comprend pourquoi la ville n’est qu’un cri depuis le lever du
soleil, jusqu’à tard dans la nuit,
les oisillons des goélands crient famine.
Ils
ne se taisent que rassasiés, et de mémoire d’ornithologue c’est très rare.
Pour
être servi, le charmant poussin, va déclencher la régurgitation en piquant de
son charmant petit bec vorace, la tache rouge qui orne la mandibule inférieure
du bec
jaune de son fournisseur (photo à observer, si vous ne me croyez pas).
On
fait le point catastrophe :
Pendant
45 jours, la fiente de goéland va voler au dessus de votre maison.
« Pour
qui est ce guano qui vole sur nos têtes ? »
On
ne sait pas trop ce qui tombe, l’urine
aussi, l’urine des goélands est très concentrée et a un aspect pâteux…
C’est
corrosif ce truc, merci pour la peinture de la voiture, il faut nettoyer
rapidement, sinon la couleur est attaquée…et on ne peut rien laisser dehors,
pas même les invités pour l’apéritif…
La
nuisance sonore est réelle, le temps de sommeil écourté, les poussins sont
voraces et difficiles à rassasier, ils vont chanter Ramona de plus en plus fort
parce qu’ils seront de plus en plus gros.
Les
petits comme tous les petits sont joueurs, et que je joue avec la tuile, c’est
rigolo, il y a plein de trucs rigolos, des joints de ciment…
Et
ce qui ne sert plus, dans la gouttière, les algues sèches (voir plus haut) les
restes non digestibles, tels que arêtes et écailles de poisson, os d’oiseaux,
de petits mammifères, de rongeurs…seront régurgités aussi, sous forme de
pelote, et hop dans la gouttière.
Le
goéland est vorace, opportuniste, omnivore, peu difficile quant à la nourriture,
il s’est très bien adapté à l’environnement humain dont il tire un profit
évident, bon voilier grâce à ses longues ailes, bon marcheur, haut sur ses
robustes pattes, bon nageur grâce à ses pattes palmées, longévité digne de
respect : 32 ans environ, intelligence enviable, ex : pour se nourrir
de moules, il les emporte en l’air, les laisse tomber sur des rochers où se
brisent les coquilles, puis descend les avaler, il n’a pas de prédateur (à part
ses congénères, charmantes bestioles,
ils se mangent les œufs et les poussins les uns les autres.)
Il
a l’habitude de piller les nids des autres espèces, œufs ou poussins, tout y
passe, sterne, vanneau, avocette, mouette, c’est vraiment l’ennemi public de
l’avifaune côtière.
Ame sensible, sautez une ligne, c’est un chasseur adroit, il peut tuer des sarcelles et des colverts, après les avoir poursuivis en vol, puis obligés à se poser sur l’eau où il les frappe à coup de bec, sous la queue arrachant les plumes puis des lambeaux de chair et enfin les intestins…
AU SECOURS !
Que
faire ?
Quand
les poussins sont nés, rien.
Les
goélands argentés sont sur la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du
territoire par la loi du 07.04.81 qui comporte pourtant un codicille : le
goéland argenté et la mouette rieuse peuvent être exclus des mesures de
protection par le ministère de l’environnement.
Que
peut-on espérer du ministère de l’environnement ?
Des
commissions d’étude et de recherche et des rapports.
Pour
limiter la prolifération, il faut s’en prendre aux œufs, mais pas n’importe
comment disent les rapports.
Si
on détruit la couvée (œufs ou poussins), la femelle fera une nouvelle ponte,
c’est la couvée de remplacement bien connue des spécialistes.
Pas
bon.
Il
faut rendre les œufs stériles genre : pas vu pas pris, on les vaporise
avec une émulsion qui rend la coquille imperméable : plus d’échange
gazeux, plus de vie possible. Les adultes demeurent sur place et continuent de
couver (en silence !).
Au
bout d’un certain temps, quand même, l’inquiétude, puis la zizanie
s’installent, le couple se sépare, plein de rancœur et d’acrimonie et l ‘année
prochaine ça sera ailleurs avec un autre partenaire.
L’année
prochaine sera une autre année, disait Scarlett O’HARA
Ailleurs
surtout, dites-vous, vous.
C’est
pas bien malin.
Il
faut aussi surveiller la maison du voisin.
La
preuve : printemps 2000, j’ai vu moi qui vous parle, sur la toiture de
tuile de l’école Clémenceau, une aire de reproduction de goélands argentés , la
surface est importante, les couvées étaient nombreuses et les petits déjà bien
dégourdis.
Les
bâtiments appartiennent à la Mairie.
C’est
la Mairie qui a mis en place la lutte contre les goélands en fournissant sur
demande des équipes de « vaporisateurs d’œufs »..
On
s’adresse à Mr PUAUD ou à Mme TEXIER pour demander la
« dégoélantisation » tel : 02 51 23 16 00
Ou
e-mail : mailto:cabinet.maire@mairie-lessablesdolonne.fr quand on
n’est pas content.
Ces
spécialistes connaissent les sites potentiels de nidification…
Quelquefois
on ne comprend pas pourquoi c’est comme ça.
Et
à Olonne-sur-mer dans la zone industrielle, quelle aubaine, que dis-je, quelle nurserie !
Trop
tard, les petits étaient attendrissants, boules de duvet brun clair tachetées
de noir, fin Juillet tout ce petit monde
appelé « grisards » est apparu dans le ciel, tachetés de
blanc, gris, noir et brun, le bec noir ;
il ne faut pas les prendre pour une espèce
différente, par contre, les grisards des divers goélands se ressemblent tous,
voilà les « gris » de la poésie :
Gris,
goélands et mouettes,
Quand ils
la ferment, ah, que c’est chouette !
Note : 22 juillet 2004 – Les Sables
d'Olonne – Les goélands attaquent le quartier Arago – lire l'article de Ouest France
Françoise
Lebraud - Le Glas