Dans le quartier
Arago, les oiseaux deviennent agressifs envers les
habitants
Colette
Hervouet, munie d'une fourche, et Lucette
Joubert évitent les sorties dans leur jardin,
rue du Bastion.
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Aux
Sables-d'Olonne, les goélands argentés font partie
du paysage. Ils ont élu domicile en ville, ce qui
n'est pas sans occasionner des nuisances. Cette
espèce protégée fait donc l'objet, chaque année,
d'une campagne de stérilisation des oeufs. Mais,
ces derniers jours, les habitants du quartier
Arago ont été victimes de leur comportement
agressif.
« Les oiseaux, ça va avec un jardin,
avec la mer. » Pourtant, Colette
Hervouet, fourche à la main dans son jardin, rue
du Bastion, est excédée, tout comme bon nombre
d'habitants du quartier Arago. C'est que, depuis
plusieurs années, ils doivent compter avec de
nouveaux hôtes à plumes qui ne s'encombrent pas
d'une becquée de civisme. Si les goélands argentés
occasionnent de multiples nuisances, ils font
aussi preuve, depuis quelques jours,
d'agressivité. « Lundi, dans mon jardin,
un goéland m'a frôlée. J'ai songé à un incident.
Mais il est revenu vers moi en piqué. Dès que je
sortais, il attaquait. Une dizaine de personnes du
quartier ont subi cette attitude. Un chat a même
été tué et un chien blessé », déplore
Colette Hervouet. Sa voisine, Lucette Joubert,
acquiesce. « Un couple de ces oiseaux est
entré dans mon salon. Tout a valsé. Je demeure ici
depuis 50 ans. Je n'avais jamais vu
ça. » Les policiers et les
sapeurs-pompiers des Sables se sont rendus sur
place mais n'ont pu que constater cette
agressivité. « C'est une espèce protégée.
On ne peut rien faire sinon fermer les fenêtres,
éviter d'aller dans le jardin jusqu'au départ des
jeunes goélands. En cas de blessure, personne
n'est responsable », poursuit Colette
Hervouet.
996 oeufs traités en 2004
Pourtant, depuis 1994, la ville des Sables
mène, chaque année, une campagne de stérilisation
des oeufs de goéland argenté. En 2004,
382 nids et 996 oeufs ont été traités.
« Nous essayons de couvrir la totalité de
la ponte. Mais notre souci, ce sont les petits nés
avant la fin de la campagne. Et les goélands
s'habituent au traitement. À son issue, ils font
une nouvelle ponte à même le toit ou dans les nids
stérilisés », explique Daniel Puaud,
responsable de la réglementation publique à la
ville des Sables. Pour la municipalité, il s'agit
aujourd'hui d'assurer la protection de ses
habitants. « Nous avons un problème urgent
à régler. Nous avons demandé aux policiers et
pompiers de protéger les personnes. Nous allons
accentuer cette mesure avec des patrouilles sur
ces secteurs. Nous avons prévenu les services de
la Direction départementale de l'agriculture. Nous
avons des arguments supplémentaires pour obtenir,
auprès du ministère de l'Environnement,
l'autorisation d'éradication des
poussins », souligne Jean-Noël Landais,
directeur général des services de la ville.
Rassemblés autour d'une pétition adressée à Louis
Guédon, maire des Sables, pour protester contre
les nuisances, les habitants d'Arago sont bien
décidés à défendre, bec et ongles, leur
quiétude.
Laurence
MONARD.