06.02.2004

TOBAGO Juin 2003

 

 

TOBAGO à 250 km au SW de Barbados, 30 mn d'avion à hélices,  tout à côté donc, tout à côté du Vénézuéla surtout, et cela a son importance et pour la faune (surtout l'avifaune,  la plupart des oiseaux sont inconnus, aux Antilles… et à go go à Tobago…) et pour la flore, là ce n'est pas la même surprise, quand on sait que TOBAGO est une île  volcanique? que l'autre est corallienne, on peut anticiper.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


TOBAGO c'est 40km de long et 12 de large à sillonner dans une voiture superbe, par exemple, une grande limousine Nissan violette et fluo… même les vitres violettes... (on n'aurait pas eu l'idée de choisir cette couleur là… pour des vitres,  benêts d'européens que nous sommes mais au soleil tropical exactement, la couleur foncée des vitres évite de cramer à l'intérieur de la voiture… et après effectivement  la question est, quelle autre couleur mettre autour des vitres violettes?… violet… et fluo?… parce que …!)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le voyage s'effectue... à gauche, sur des routes rares mais belles, quand on vient de Barbados où c'est exactement le contraire…(sauf pour rouler à gauche) on est content, on ne va pas se perdre...

 

L'île est surtout montagneuse,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


elle n'a donc pas connu la culture ravageuse de la canne à sucre impossible dans ces conditions même avec des esclaves, c'est pas rentable. Les colons ont fait à la place pousser des cacaoyers, qui leur ont rapporté aussi beaucoup d'argent jusqu'au ravage du cyclone FLORA en 1963, qui ravagea tout..!.

 

Le cacaoyer…C'est un petit arbre en boule, les feuilles sont étroites, longues et ovales, d'une matière un peu fragile, d'un vert un peu clair sauf les feuilles nouvelles qui sont ... rouges, rouges ou vertes elles sont pendantes, très souples et toujours agitées  par le vent. D'ailleurs le vent est redouté dans les plantations et elles en sont protégées par un autre arbre, de l'espèce des arbres à fleurs qui s'appelle : Griffe du tigre (et même sanguinolentes les griffes), les fleurs sont rouge-vif et sortent alors que l'arbre n'a plus de feuilles... on ne voit qu'elles, c'est magnifique en janvier, en juin, les arbres ont des feuilles et peuvent jouer leur rôle de protection.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les cabosses sont accrochées au tronc ou à l'écorce des branches, et là, il y a de tout, des vertes et des pas mûres, des noires et des trop mûres percées par les oiseaux (eh oui les oiseaux eux-aussi aiment le chocolat!). Les vergers ne sont pas entretenus… J'ai bien l'impression que le marché ici n'est pas florissant (alors que TRINIDAD juste à côté est un des premiers producteurs mondiaux.

 

 

Après FLORA, 1963, reconstruction et mutation, les instances dirigeantes ont cultivé le touriste, autre ravage... surtout pendant la période: 1980 à 1993  d'intense développement touristique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Elles espéraient beaucoup de la compagnie aérienne locale BWIA (7 avions et la plaisanterie: But Will It Arrive ?) et de la mise en place de 3 vols directs – Zurich, Francfort, Stockholm –  par semaine.

 

La compagnie n'a pas réussi à faire de bénéfices avec ses 3 vols directs, destination soleil.

 

BWIA, ça ne se prend pas 2 fois…

 

BWIA c'est spécial, même avec la carte d'embarquement dans la main… on n'est pas sûr de monter dans l'avion qui lui correspond à cause de la pratique exagérée du sur-booking, et de l'autre pratique apparentée, celle des passes-drois qui passent devant tout le monde.

 

Pour monter dans un avion de BWIA  il faut conquérir sa place, il ne suffit pas de la payer.

Expérience vécue : BWIA  lors de son périple Trinidad - Londres fait un stop à Barbados pour finir de remplir son avion.

Après avoir fait enregistrer ses bagages 8h avant le départ et obtenu par faveur spéciale ( là, déjà c'est mauvais signe…surtout 8h avant…) la précieuse carte d'embarquement, grâce à l'entremise du correspondant local et teigneux du voyagiste, il faut tenir solidement serré dans sa main le bout de carton et surtout ne confier à personne de BWIA, sous aucun prétexte, même de vérification, même après appel comminatoire au micro … le sauf-conduit… jusqu'à l'embarquement physique qui s'effectue d'un pas décidé, sans se laisser intimider…

 

Autrement…? no problème…on embarque plus tard, où il y a de la place…dans un avion qui va à Londres via New-York… ou Chicago… Détour gratuit…Il est pas beau le voyage par Chicago…?

 

 

Pour l'instant, à cause de l'incurie des uns et des autres, l'endroit est sur-équipé en hôtels, restaurants, voitures de location, guides divers, le séjour est bon marché, l'essence est donnée, l'accueil est merveilleux et les paysages splendides.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Mais décidément personne n'est parfait, sur-équipement hôtelier avec déficit en eau... C'est moyen pour le confort, hôtel de luxe ou pas.

Dans notre hôtel Blue Waters Inn, pas d'eau au robinet (ni ailleurs…) de 10h  à 17h, même d'une autre couleur..., alors gentiment sur demande, un personnel attentif fournit des  bidons de 3 l pour la période... appelée "coupure d'eau"…(bienheureux ici!..  en Guadeloupe pendant la grève surprise du service d'eau, ni une gamelle ni un bidon…...)

 

L'hôtel Blue Waters Inn fonctionne avec réserves dans des cuves, alimentées par camion citerne qui lui, prélève l'eau dans l'un des deux barrages de montagne (sur le camion il y a écrit : eau potable…!) les cuves  de stockage sont en plastique noir.... pas besoin de chauffe-eau au soleil tropical... eau directement tiède au robinet.

 

Les touristes sont gâtés.

 

Les paysages sont à couper le souffle et d'ailleurs pour chaque panorama et reprendre sa respiration, un banc en bois peint en blanc est installé sur un piédestal en ciment au meilleur endroit du promontoire... des caps, des baies et des îlets dans une eau cristalline (rappel : l'île est volcanique), d'ailleurs pour parler de sa couleur les poètes ne la comparent qu'aux pierres précieuses transparentes...

céladon puis émeraude puis bleue, puis violette puis blanche d'écume sur la barrière de corail... et tiède en plus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les touristes surtout américains du nord et vénézuéliens viennent pour l'éco-tourisme : randonnées dans la forêt tropicale montagneuse, plongées et ornithologie.

Et comme dans la plupart des pays du tiers-monde, ces activités ne sont possibles qu'accompagnées de guides locaux.

 

L'ECO-TOURISME

 

Randonnées dans la forêt tropicale de montagne, forêt sauvegardée depuis 1770 disent-ils...

 

D'abord en 4x4, avec chauffeur-guide, sur la belle route goudronnée pour se rendre au départ de la randonnée.  Baroudeurs nous voilà!! pour des petites promenades dans la montagne, très peu de sentiers mais beaucoup de guides attendent au départ (les officiels doivent porter un badge... et quel badge est le badge authentiquement officiel? de toutes façons même en solo, on est obligé de se farcir un guide sinon vengeance! dans quel état retrouvera t-on la voiture  laissée au parking le temps de la promenade ...?

 

Remarque : un guide pour qu'il marche devant soi sur le sentier c'est quand-même cher payé pour être précédé,  la cascade on la voit tout seul…et si on veut en savoir plus, la barrière de la langue est un obstacle majeur au métier, les dénominations des arbres (dont on ne voit  que le tronc) comme dans toutes les forêts tropicales, sont données en langue vernaculaire et ça, ça fait une belle jambe… mais seulement pour la promenade.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 Kapokier

 

Plongées dans des fonds superbement transparents:

 

Pour la plongée c'est différent on a de réels services en échange, un bateau, une sécurité, des connaissances de terrain si on peut dire ça comme ça. Et encore là, il y a des remarques à faire, pour satisfaire le client et qu'il puisse raconter les gros poissons à la maison, les moniteurs fidélisent les sujets en pratiquant le nourrissage, de façon à avoir de gros individus inféodés aux sites... Pas mieux, écologie moyen!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


               aiguille vue de la surface….quand on parle d'eau transparente la preuve….

 

Ornithologie dans différents milieux (grande diversité des espèces, 210 disent-ils).

!

Pour l'ornitho-en-solo, dans la campagne, merveilleuses observations, en plus du jamais vu pour certains car les oiseaux sont Sud-Américains. Ils sont nombreux, même vu des "perroquets" (Smooth Billed Ani), dans les espaces boisés, ils sont très bruyants en vol, de plus ils se déplacent en groupe, pour les approcher c'est une autre histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


                Jacamar à queue rousse.                        Ortalide Chacamel (Rufous Vented Chachalaca).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 Frégate (immature, la tête et le dessous du corps sont blancs.)                   Pélicans bruns.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

    Tropical Mockinbird .                                                              Sucrier à ventre jaune.              

 

Pour l'ornithologie dans un "sanctuaire" où sont rassemblés et encagés des oiseaux exotiques…. (c'est à dire ceux de chez nous par exemple… perdrix, ou assimilés… paon…) les oiseaux indigènes sont nourris à 16h, heure à laquelle on les voit déferler pour le casse-croûte...

Cette pratique est connue comme une ECO-ATTRACTION.

 

 On n'a pas fait ça parce qu'on a notre fierté, on a pratiqué l'ECO-AVENTURE :

 

 L'ornithologie dans une réserve :

 cela se passe sur un îlet (à 15mn de bateau à moteur) réputé pour être un lieu de rassemblement et de nidification d'oiseaux de mer, l'accès n'est autorisé qu'avec un guide "patenté".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Nous sommes partis tous les 2 à la première heure, dans un bateau à fond de verre, son capitaine et notre guide ornitho, d'abord on voit défiler des fonds superbes avec les poissons attendus, c'est déjà magique et c'est une aventure à 17$ pour 2h.

 

Débarquement avec le guide, le capitaine à l'ancre attendra notre retour…

 

Le guide a une paire de jumelles, c'est tout, nous fournissons la lunette d'observation.

Il est très enthousiaste, dans ses descriptions du biotope... Il parle un "anglais" compréhensible… Il a l'air compétent ; ça commence bien … on est content… ça ne va pas durer.

 

Là où ça ne va pas, c'est que nous sommes sur un site de reproduction des oiseaux de mer et que c'est la période de reproduction...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le guide nous conduit sur le chemin qui passe au plus près des nids de mouettes pour que nous puissions admirer ou les oeufs que la mère affolée vient de quitter ou la petite boule de plume de 1 jour, pour qui la première rencontre avec des êtres humains n'a pas l'air d'être appréciée du tout...

 

Il nous  conduit juste au-dessus d'un nid de Grand phaéton (Paille-en-Queue à bec rouge) où l'oisillon collé a sa mère ne sait plus où se mettre...  bonjour le stress  et ça c'est tous les jours où le guide a des clients…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


        Paille-en-Queue en vol et au nid, l'immature  est celui au bec jaunâtre.

                                                           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


                                                                                  Noddi Brun.


 

Et le summum de l'éco-aventure c'est quand passant devant un terrier où niche un "shear-water" ou Puffin, le guide n' a vu que la queue d'un petit qui dépassait… il l'a fait... Et c'est pas fin du tout, il lui a tiré sur la queue pour que l'autre se retourne et que nous puissions voir son bec à la place de son derrière... et je ne suis pas fière pour ça, parce que je n'ai pas vu le coup venir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


puffinus iherminieri (immature, à l'entrée de son terrier… ne pas chercher l'erreur… de son terrier!)

 

On a beau ne pas être naïf, savoir que l'éco-logie est une préoccupation de riche, que tout ce qui commence par éco, veut dire éco-nomie pour le tiers-monde, l'éco-aventure est une parodie pour les uns et un alibi pour les autres, et le petit défaut ? C'est que TOGAGO est l'île mythique de Robinson Crusoé et que nous n'y étions pas un Vendredi.

 

 

Françoise Lebraud - Le Glas

 

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Photos grand format sur le site de Jean-Marie : http://jleglas.free.fr/galeries/Tobago/index.htm