13.12.2004
Islande. Impression.
Digression.
Choisir cette destination juste après un retour d'Irlande…POURQUOI PAS… ho pardon!
Rappel: le
Commandant Charcot et son équipage (moins un) navigant sur le Pourquoi pas, ont
péri en 1936, le navire ayant été coulé par les glaces au nord de Reykavik.
Orthographiquement il peut y avoir ambiguïté à une lettre près c'est la même chose…
Et il existe de nombreux autres points communs entre les deux pays, ne serait-ce qu'en ce qui concerne l'élevage des moutons.
Des différences aussi, à propos du travail de la laine des moutons justement, les points de tricot ne sont pas du tout les mêmes…
- monochromie et relief des motifs géométriques en Irlande,
- polychromie des motifs géométriques traités sans relief en Islande.
Remarque:
Dans l'un
et l'autre cas, le style est très rustique et le pull-over de l'une ou l'autre
provenance n’est pas facile à porter hors des sentiers et même au deuxième
degré…
Le folklore
coloré des jacquards scandinaves à porter au grand air donne les joues roses à
condition qu'il soit revisité…Kenzo…Jean Paul Gaultier…Marithé+François
Girbaud…
ELLE –
magazine du 22 nov. 2004 article : Plein Nord sur les
accessoires… photos faites en Islande par François Deconinck…
Elles en
Islande
Moi au bois
et…Jean Paul Gaultier…partout
Mais bon question
pull-over, c'est toujours un peu triste de se donner tant de mal pour tricoter
en 2004 un truc à la mode des années 1950…
http://www.the-iceland-store.com/les_pulls_lopi.htm
L'attrait
du tricot quand on est pratiquant, en plus d'être une thérapeutique sédative
c'est d'être une activité en liberté, qui n'occupe que les mains, que l'on peut
emmener partout, qui permet des échanges (hors les points de tricot ), et dont
le motif principal en plus du motif jacquard c'est le plaisir qu'on procure aux
autres.
Il y a un
investissement affectif dans l'objet tricoté que l'on ne retrouve pas vraiment
quand il s'agit d'une tricoteuse mercenaire.
C'est à
cause de cette raison aussi que les dés sont pipés pour le commerce.
Pour toutes
les autres raisons:
La comparaison étant faite, il faut dire exactement les choses en ce qui concerne cette destination, le volcanisme y est plus fascinant que le travail des aiguilles.
Des volcans sous toutes leurs formes et spécificités,
rassemblés sur 102 846 km2 pas besoin de parcourir le monde ils sont
250 volcans en activité, là sous nos pieds cela fait gagner du temps et de
l'argent aux fondus de vulcanologie même si le coût de la vie en Islande est
très très élevé…
Séjours itinérant de 15 jours, hébergement dans les
fermes-auberges, avec petits déjeuners et dîners. La meilleure façon de voir
comment on vit chez les autres une nouvelle fois.
Remarque:
Une ferme-auberge est réellement une ferme et on est obligé
de constater que le plus souvent, question "élevage" monsieur se
spécialise dans les animaux et madame dans les touristes…
Le trip s'appelle "voyage au centre de la
terre"… de chez Comptoir d'Islande, et s'effectue en voiture berline
donc très bourgeoisement sans piste "F" et sans gué. Pour nous cela
sera en Toyota Corolla dont nous connaissons le petit défaut au niveau de
l'assise qui génère des dorsalgies au
passager. Dieu merci il y a une parade, nous relèverons le passager
régulièrement.
Nous ferons donc le tour complet de l'Islande hormis la
presqu'île nord-ouest en suivant scrupuleusement l'itinéraire conseillé.
L'Islande tient le deuxième rang mondial quant au nombre de
voitures par habitant.
La route n°1 qui permet le périple est pour moitié
goudronnée.
Les 4/4 sont légions et monstrueux… pour l'échelle
européenne.
Jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale on se
déplaçait peu et par mer.
En regardant la carte…in petto on se fait la remarque
suivante : il est préférable ne pas être dyslexique, d'avoir bien acquis la
lecture globale et de plus il sera nécessaire de beaucoup ralentir aux embranchements
routiers lorsqu'il faudra lire les destinations…certaines sont
imprononçables
"Kleppjarrnsreykir", d'autres similaires "Krysuvik"
et "Keflavik" ou hallucinantes de longueur
"Kirkjubaejarklaustur" (7 syllabes) en français nous avons
"anticonstitutionnellement" qui n'est pas mal non plus mais qui est
exclusivement employé en politique.
Et nous finissons par remarquer
que nous irons dans de nombreux endroits en "foss" en "nes" en "jökull" et
ainsi de suite et de la sorte nous nous constituons notre petit lexique
islandais…et nous finissons par comprendre où nous irons, "foss"
c'est "chute d'eau", "nes" c'est "péninsule",
"jökull" c'est "glacier" etc…et comme nous savons que
l'islandais est une langue agglutinante…qui unit en un seul mot des éléments
initialement séparés et que le fait d'aller à Kirkjubaerjarklaustur, kirkju =
église, baer = ferme, klaustur = couvent…super, nous en déduisons que les
destinations vont donner en même temps le programme…du périple.
Economie, Charles, économie…
Keflavik –
Reykavik
Vik = baie et reyk = fumée …de la fumée dans la baie voilà
ce à quoi il faut s'attendre.
Eh bien! pas du tout
et ce n'est pas impression Capitale non plus, beaucoup de maisons individuelles…ou
des immeubles bas, genre quatre étages…architectures très colorées, petits
jardins impensables sous ce climat les plantes ayant à peine 4 mois pour
accomplir leur cycle… ou plus raisonnable, pots de fleurs de bienvenue
encadrant les portes d'entrée. Toits teintés, pointus et débordants, décorés de
lambrequins, pas de volets et surprise, les rebords de fenêtres sont à
l'intérieur et agrémentés de bouquets, statuettes, peluches ou autres, tant et
si bien que certaines pourraient signaler des boutiques…et matériau inattendu
…la tôle ondulée partout, revêtements muraux et toitures.
Peu de voitures, peu de piétons, peu étendu en ce qui
concerne le cœur de la cité et déjà un spot ornithologique d'enfer, le lac Tjörnin
en plein centre avec des oies, des cygnes, des fuligules, des eiders et des
goélands qui se disputent bruyamment le pain apporté par les indigènes.
La banlieue est étendue et urbanisée sous formes de petites barres
d'immeubles et humanisée en quelque sorte puisque nous voyons les premiers
troupeaux d'oies sauvages à cet endroit pâturer dans les prés qui entourent les
immeubles.
Remarque:
Le Grand Reykavik rassemble environ 58% de la population
islandaise.
A la guesthouse Sunna une cuisine, une douche et un WC sont
à partager pour trois chambres. L'aménagement et le mobilier sont furieusement
IKEA, le seul désagrément concerne les serviettes de toilette qui sont dans
tous les cas suspendues à un crochet après leur utilisation ce qui au niveau
pratique ne favorise pas leur séchage et au niveau esthétique est désastreux.
Cette disposition occasionne des drapés, au rendu déplorable, qui peuvent
occasionner des cauchemars…
L'eau coule du robinet avec un délicat parfum de soufre et
pour ce qui est du goût, aussi, on souffre. Bon il s'agit d'une eau thermale
très bonne pour le teint certainement, permettant in fine…une cure
dermatologique qui vaut bien celle de La Roche Posay et gratuite…. tellement rare
ici.
Au bout de 15 jours il faudra s'attendre à une peau douce et
satinée…
Et les fumées alors…captées, elles circulent sous les
trottoirs et les avenues pour faciliter la fonte de la neige l'hiver, elles
circulent dans les appartements (chauffage et sanitaire), dans les usines pour
être transformées en énergie électrique…mélangées à l'eau de mer elles créent
le lagon bleu paradis thalassothérapique.
C'est une presqu'île où la
géothermie est très visible et de partout.
Keykavik –
Reykholt
Reyk = toujours les fumées.
Et les sites : Thingvellir, Hvalfjördur, Kleppjarrnsreykir,
Hraunfossar, Barnafoss, qui permettent grâce à la lexicologie d'anticiper le
programme. Fjördur = fjord … hraun = coulée récente de lave, foss = chute
d'eau.
D'entrée, comme ça, surprise… tiens voilà des lagopèdes
alpins, un puis six, puis…plus…
Il y a plusieurs moments remplis d'émotions dans cette
journée,
-
marcher au fond du rift (et si c'était subitement
aujourd'hui l'élargissement de 2 cm par an… l'Islande s'est élargi ainsi
d'environ 30 m en 5000 ans par l'injection de filons de lave dans ce fossé
d'ouverture.)
-
explorer une faille d'effondrement, se laisser impressionner
par les hauts murs de basalte qui la borde
(et si c'était aujourd'hui subitement un tremblement de terre et que ces
murs s'écroulent…) d'une couleur luthérienne, gris, uniformément gris le
basalte avec par moment en blanc, une cascade…qui fait sa chute depuis le haut
mur.
Les cascades sur le basalte sont particulières, la roche est
excessivement dure et très peu entamée par l'érosion, les lits des rivières
sont tout le contraire de … encaissés…
Un lieu historique émouvant aussi, dans la plus belle des
failles, un vaste champ de lave protégé par deux falaises parallèles, à cheval,
sur les plaques européennes et américaines, siégeait l'ancien parlement
national islandais.
Création l'an 930, problématique : justice et législation …
Plus loin ce sera une cascade surprenante, l'eau sourd en
latéral de la roche, c'est Hraunfossar (les cascades de la coulée de lave) les
émergences très nombreuses sont au
milieu de la falaise…
les géologues expliquent cela par la coulée de lave récente
poreuse qui en recouvrant les terrains plus anciens imperméables permet le
phénomène…
tandis que les amateurs d'opérettes, surtout de La belle
Hélène chantent :
"Dis-moi nature, quel plaisir trouves-tu
A faire ainsi cascader, cascader tous les rus…"
Un lac austère aux eaux très lisses et très grises, des
bolets, des myrtilles et des raisins d'ours et complètement inattendu un
essuie-pieds juste avant d'atteindre le parking.
Et Reykolt…? En français on écrirait récolte et c'est
exactement ça, sous des serres chauffées par la géothermie, ils récoltent des
tomates, des concombres, des poivrons et des laitues et plus surprenant 10
tonnes de poivre vert par an. Le café et les bananes c'est pour le fun mais il
y en a quand même et du chanvre aussi… ben oui si des plants ont été saisis par
la police en 2003 à Hveragerdi, c'est qu'ils y avaient poussé…90 plans de
cannabis sativa ce n'est pas le record d'Europe, que les islandais se targuent
d'avoir avec les bananiers…
Notre logeuse nous accueille pieds nus, dans toute la grâce
des pieds d'Eve mais Eve luthérienne sans vernis sur les ongles…
Le bon usage des coutumes exige que chaque arrivant quitte
ses chaussures à l'intérieur des maisons, mais oui…on peut garder ses
chaussettes...
Reykolt –
Snaefellsnes.
Sites : Raudamelur, Snaefellsjökull = neige, montagne,
péninsule, Arnastapi, Djupalonssandur= plaine de sable.
La lexicologie dit : volcan, glacier, sable volcanique.
Et cela va être géologie et ornithologie mêlées.
Bien obligé de s'intéresser aux coulées de lave du Snaefell,
aa, scories, cendres, et aussi coulées de basalte cristallisées en orgues!
Quand le basalte se refroidit lentement des fissures particulières
en résultent délimitant des prismes pentagonaux ici, et verticaux puisqu'ils
sont perpendiculaires à la surface de la coulée.
La base de la coulée est classiquement constituée de prismes
plus fins et plus nombreux à la suite d'un refroidissement relativement plus
lent au niveau inférieur, sans compter les prismations rayonnantes, les
ruptures de prismations, au final c'est
superbe de graphisme.
Et pratique comme tout pour les oiseaux qui trouvent sur ces
colonnades, naturellement, un territoire plat, étagé, partitionné
individualisé. Les mouettes tridactyles adorent cette disposition lorsque les
colonnades trempent dans l'eau, les pétrels fulmars choisissent les colonnades
sans vue sur mer, de même que les goélands bourgmestres.
Jökull = glacier, il n'y a pas que des colonnes érigées de
basalte, il y a des champs de laves, de sables, de pierres ponces, de
cendres…Et le glacier? Comme un bouchon de champagne…il obture le cratère et
déborde nonchalamment et non sans ampleur…
On accède au plus près par une route de lave grise, dans un
paysage essentiellement minéral nuancé en gris, pour toucher une glace à la
surface tourmentée blanc bleuté avec des inclusions de cendre grise donc…
Et le super top du romantico-gothique, c'est la descente
(15h) quand d'un peu partout des vapeurs montent du sol…
Tout autour de nous un sol d'apocalypse s'évapore dans un
grand silence blanc.
Civilisation retour, bien plus intéressant que les doigts de
pieds des hôtes, dans leur salle à manger, une lunette ornithologique est
installée et pointée sur la plage où une colonie de phoques batifole, on les
verra 2 jours de suite, à marée basse.
Snaelfellnes
- Varmahlid.
Avec les sites : Bjarnarholfn, Stykkisholmur, Skagafjördur
donc chez les pêcheurs et chez les fermiers…avec une croisière dans le fjord
pour voir un peu les paysages autrement.
Les paysages :
On a un plaisir inouï à parcourir des yeux d'immenses
étendues.
La bande côtière cultivée surtout d'herbages est étroite et
plate, très verte, pas de haies pour arrêter le regard elle est morcelée
pourtant mais avec piquets et fils de fer très peu visibles. On y voit des
animaux surtout des chevaux et très rarement des humains. Déjà cela
intrigue…L'habitat est très dispersé, les couleurs des maisons sont
inattendues, le nombre d'églises paraît extravagant d'autant qu'elles sont
minuscules. La bande côtière est paisible et sereine.
Des paysages avec toujours en toile de fond des montagnes et
quelles montagnes, massives, pointues, biscornues, aplaties, en escalier…qui
émergent d'un univers de sable et de roches, d'un royaume de rivières et de
lacs, d'une végétation de tourbières, de coussins de mousses et d'arbres rabougris.
Ces paysages sont hantés de croyances, les trolls
l'habitent… le Walhalla… les sagas... c'est là.
Voilà l'inspiration de Wagner pour la Tétralogie, sujet : la
mythologie nordique.
La nature qui a conservé toute sa puissance malgré les
couloirs de poteaux électriques. Tiens voilà un pluvier doré…
Et surtout aucune barrière entre soi et la nature fut-elle
dangereuse. Le cas échéant un panneau qui suggère… un seul, pas de parapet, pas
d'obstacle, le caractère sauvage des sites est toujours préservé, c'est très
remarquable…
Et souligne les couleurs extravagantes que l'on a sous les
yeux…
-
du vert fluo pour le végétal (herbe ou mousse)
-
du rouge, du bleu, de l'orange, du noir pour le minéral,
-
de l'opale, de l'émeraude, du gris de plomb pour l'eau,
-
et l'habitat n'est pas en reste avec des toits de couleurs
vives ou en total look noir comme l'église de Budir.
Croisière dans le fjord : bonne idée! Bateau très
confortable, ponté, hublots très nombreux, déjà colonisé par un groupe anglais
qui fait un trip ornitho, profitons du guidage et grand merci sans lui nous
n'aurions sans doute pas vu Pygargue à queue blanche posé ni son petit au
"nid", parce que les yeux au fond du bec d'un pétrel fulmar, trop
facile! Les grands cormorans dont on peut compter les plumes, aussi…
Aucun mammifère marin, mais sur chaque îlet de 3 à 6
moutons, des îlets à falaise…ça ne doit pas être facile de convaincre les
moutons au printemps de sortir du bateau, d'envisager l'ascension d'une île
minuscule dont ils vont faire le tour en 5 mn…pour y être scotchés jusqu'en
septembre…
C'était un seatour avec dégustation après un petit
chalutage…intéressante la pêche…oursins et pétoncles. Aquipecten opercularis,
ressemble à une petite coquille saint jacques, vit sur des sédiments tendres au
fond, la partie comestible est la noix, en fait le muscle qui ferme et ouvre
les valves et le corail qui comme son nom l'indique est orange et correspond
aux glandes sexuelles, miam…miam! j'avais mon sjalfskeiðingur suisse, j'avais
des compétences d'ouvreuse, j'en ai mangé beaucoup et sans corail, septembre
n'est pas encore la saison.
Dans la campagne des moutons pas seulement, des chevaux
aussi, les 2 sortes appartiennent chacune à la vieille race ancienne
norvégienne venue avec les vikings (et qui ont conservé intactes ses caractéristiques.)
Très rustiques les bestioles…
Et si l'on pense à Wagner encore, on pense à la chevauchée
des Walkyries, le cheval de Brünnhilde marchait le Tölt, une allure naturelle
des chevaux islandais très particulière et très confortable pour la cavalière.
http://www.haras-nationaux.fr/hn0700/telechargement/PDF_fr/fiches_races/sang_islandais.pdf
Et beau poil en plus! Très prisé, oui, oui, les poils du
cheval islandais sont la base de toutes les mouches à saumon et les tubes flies
(5 à 10 cm en moy avec une nage inimitable, comparable à celle du renard
arctique disent les spécialistes) et les poils du mouton islandais, un des plus
longs du marché sinon le plus long (12 à 18 cm en moy) ultra fins et légèrement
frisottés sont très appréciés pour tous les grands montages carnassiers, eau
douce et mer, c'est seulement le deuxième choix qui est tricoté par hommes ou
femmes sans exclusive…
Dans la campagne, des centaines de cygnes chanteurs
pâturent, pour le chant ce n'est pas vraiment ça, cela ressemble plus à 2 notes
nasillardes de trompette à 2 sous...
Notre ferme-logement, Bakkaflöt, porte un nom cocasse (en
sonorité française) d'une part à cause de sa piscine et de ses 2 hot-spots =
jacuzzi 40°…d'autre part parce que c'est la première fois que nous boirons du
vin au dîner (avec supplément)…à la place de la flotte justement.
Varmahlid-
Akureyri
Sites : Glaumbaer, Vidimyrarkirkja
Lexicologie : baer = ferme, kirkja = église dans un
environnement de campagne impensable de beauté.
D'abord une journée où 68 arcs-en-ciel vont se succéder,
signe que nous aurons vu le soleil 68 fois.
Lumière magnifique qui met superbement en valeur la ferme du
début XIXème (restaurée) de type tanière avec un superbe graphisme
du sous-bassement de tourbe, le reste du mur en bois bitumé noir, un toit en
herbe verte et des huisseries très colorées.
Une église rustique minuscule de la même époque avec les
mêmes matériaux, de toute beauté dans sa polychromie intérieure, en bois
sculpté, agrémentée d'aériennes lampes de cuivre.
Une campagne où les fjords sont environnés de montagnes
enneigées dans les combes des ubacs.
Une campagne cultivée qui découpe l'espace en grands rubans
de tous les verts, herbe sûr, orge et seigle peut-être.
Les cygnes et les oies adorent ce biotope, les 2 espèces
sont très nombreuses. Un champ où se dandine un troupeau d'oies est un
en-champ-tement.
Les plumes de l'une et l'autre espèce, sont collectées après
la nidification par les paysans, traitées comme il se doit (au Danemark), et sont
utilisées ensuite, pour faire des parures de même que celles de l'eider à
duvet…le bien nommé.
En Islande, il est de tradition d'offrir une parure en duvet
de cygne pour la naissance d'un enfant, de même une parure pour 2 personnes en
cygne ou eider est un cadeau hautement apprécié pour un mariage.
Remarque : les lits selon la conception islandaise, pour le
confort, il n'y a rien à dire, il sont très fermes. Pour le charme ce n'est pas
ça du tout… Ils sont individuels et leur proximité c'est selon… La nuit en rose
dans un truc pareil demande beaucoup d'efforts, couleur, matière et forme, ils
ressemblent à des catafalques…
Chaque couchage, très haut sur pieds, sommier-matelas d'un
seul tenant, grosse masse parallélépipédique houssé en blanc, recouvert d'un
oreiller rectangulaire et d'une couette pliée en deux, houssés de même. Probité
candide et coton blanc, bleu ou gris -
que des couleurs de moraliste… n'incitent pas à la gaudriole…
Akureyri, deuxième ville du pays, est tout ce qu'il y a de
plus charmante et colorée après une visite au jardin botanique, au vu des
plates-bandes c'est démontré, les islandais sont très fleur bleue…
Le rouge-orangé voilà ce que préfèrent les grives mauvis
c'est la couleur du fruit du sorbier des oiseleurs et les oiseaux en sont très
friands. Les sorbiers poussent à la perfection en ville et dans les parcs,
quelques sujets dans la nature sous forme de bosquet… parce que les forêts en
Islande sont très accidentelles, toutes parties en fumée. Des fermiers
replantent un peu autour de leurs fermes, d'où les bosquets parcimonieux.
En fin de compte la promenade à pied dans la deuxième ville du
pays est tout à fait agréable, malgré un grand port, de gros bateaux, de
nombreuses conserveries de poissons, et d'autres industries où là, il faut
d'autres connaissances de la langue islandaise pour lire les raisons d'être des
usines, mais toutes liées à la pêche.
La pêche? Les ¾ de l'économie en
dépend !
Akureyri –
Myvatn
Sites : Godafoss, Skutustadir, Dimmuborgir, Hverfjall,
Krafla, Namaskard.
La lexicologie islandaise dit : des cascades, des lacs, des
volcans avec leurs manifestations post-éruptives très variées…
Ce sont d'abord les couleurs de l'automne dans la toundra, à
savoir, des arbres lilliputiens posent leurs feuilles d'un jaune mordoré
(saules et bouleaux) sur un tapis rouge de myrtilles tandis qu'on aperçoit par
endroit un sol aride de lave noir… neige éternelle dans les lointains.
A tomber par terre même si l'on voit les paysages avec des
œillères à cause de la capuche de la cape de pluie qui masque le regard sur les côtés.
Godafoss : c'est une puissante cascade en trois parties aux
eaux vertes, encadrée par des orgues de basalte assez hostiles à la vie
végétale.
Pour la suite, de l'eau toujours et dans tous ses états, lac
de cratère, vapeurs d'eau mêlées de soufre, boue qui bout dans la marmite,
sources à toutes sortes de températures, et sous la pluie...
Myvatn : est un lac truffé d'énormes volumes étranges de
lave noire déchiquetée, ce lac est calé sur la frange active ouest du rift et
s'étend sur 36 km2 (il peut bouillir à tout moment, ce qui donne
froid dans le dos…) et ce sont les invasions régulières de lave qui ont fait
ces formes minérales moitié effrayantes aussi.
C'est une région où les volcans sont seulement en veilleuse
et ils sont très actifs et font des petits concours d'éruptions avec à chacun
sa spécialité :
Krafla, explosif avec éruption fissurale (1981) et activité
post-éruptive d'enfer (bouches émanant des gaz chauds, collines de soufre et de
sublimés, marmites de boue), champs de lave et géothermie permanente, il existe
des sources d'eau chaude jusque dans les grottes on peut se baigner si on n'est
pas claustrophobe...
Hverfjall : cratère d'explosion constitué de cendre et
sable.
Skutustadir : pseudo-cratères, lorsqu'une coulée de répand
sur des marais, sur des sources, dans la mer… la vapeur d'eau formée sous la
lave provoque une percée de la coulée par éclatement d'où le pseudo-cratère et
les mêmes causes produisant les mêmes effets c'est un chapelet de
pseudo-cratères que l'on peut admirer.
Helviti : cratère d'explosion contenant un lac aux eaux
émeraude trop belles pour n'être pas un peu sulfuriques… sans doute maléfiques
et tellement magnifiques.
Nous resterons 2 jours à la ferme Stadarholl, un peu
excentrée par rapport à nos spots d'intérêt, mais intéressante par d'autres
points de vue.
L'hôtesse islandaise parle un français parfait - très bon
niveau de langage avec jeux de mots - elle est cuisinière et sait parler de ses
plats avec brio : le savoir-faire à la cuisine et le faire savoir à la salle à
manger…
Premier dîner : préparations autour des poissons d'abord en
entrée, fumés et au vinaigre avec les pains et sauces traditionnelles
d'accompagnement, ensuite en plat, poisson frais cuisiné au four.
Deuxième dîner : préparation autour du mouton, d'abord
"charcuteries" (mortadelle, pâté), de mouton ensuite, gigot cuit
grâce à la géothermie sous terre pendant des heures.
Remarque:
elle devient à la mode la cuisson des viandes et des
poissons à basse température actuellement il y a des recettes dans tous les
magazines français...
Dessert : pâtisserie.
Gâteaux maison et chaque fois ils se présentent de la même
façon : une pâte ferme au chocolat, surmontée ou non de fruits rouges et
recouverte d'une crème pâtissière… blanche, c'est au moins le quatrième dans
ces couleurs et cette architecture… on ne peut pas s'empêcher de penser à la
stratigraphie des volcans du pays, on dévore un délice et il s'agit surtout
d'une nourriture métaphorique.
Cette tarte aux fruits rouges à la crème blanche, fac-similé
d'un volcan actif avec sa calotte glacière est porteuse de symbole…Le feu couve
sous la glace…et le dessert est conjuratoire.
Il est destiné à un rituel magique… nous faire manger nos
angoisses… au dessert...
Ma remarque n'est ni insolite ni frivole elle fait référence
d'une manière transversale à l'exposition LE DIABLE SUCRE – gâteaux,
cannibalisme, mort et fécondité. PARIS - Parc de la Villette 10/10 2000 - 28/01/2001.
Comme notre hôtesse n'est pas avare de détails, nous en
avons appris de belles…
Certains pains noirs dont la pâte est introduite dans les
tétrapacks de lait récupérés, sont cuits sous cette forme sous terre à la
géothermie, au final c'est un pain noir très dense parfumé aux épices,
légèrement sucré qui est servi avec les poissons fumés. Harengs fumés, au pain
d'épice, même au petit déjeuner quand on est chanceux…
Comme il n'y a pas de bois pour effectuer le fumage des
poissons (saumon, truite, hareng) ou des viandes de mouton, pas de souci, Dieu
dans sa grande bonté a fait aussi le crottin de mouton? …et justement l'hiver,
les bestioles étant dans les bergeries, le crottin est là, à disposition,
fumons, fumons, les viandes et les poissons. Fumage 100% bio.
La nourriture en Islande est nourrissante sans le petit plus
gastronomique, la preuve, par le skyr, mentionné sur tous les guides comme une
spécialité délicieuse à goûter… C'est tout simplement un fromage blanc battu…
sucré ou non, aromatisé aux fruits ou non, présent aux petits déjeuners ou aux
desserts, c'est une spécialité agréable certes mais vraiment il n'y a pas de
quoi en faire un plat…
Les petits déjeuners sous forme de buffet présentent un
assortiment de produits qui vont des céréales attendues, à la charcuterie de
mouton (pâté, mortadelle et jambon fumé), des tomates, concombres et poivrons à
la croque au sel, des poissons fumés et marinés le cas échéant, du fromage et
des morceaux de fruits frais (pomme, banane, kiwi), toasts, beurre et
confiture. On boit du thé ou du café déjà préparé dans des thermos.
Le plus surprenant c'est le lieu où on fait ses courses… à
la campagne, c'est à la station service (c'est un general store en quelque
sorte), c'est bien pratique, c'est facile à trouver, on ne perd pas de temps,
on fait tout en même temps et on dépense relativement peu d'argent parce qu'il
n'y a pas grand chose à acheter… l'essentiel et toujours le sourire du
tenancier ou de la tenancière…
L'essentiel pour le déjeuner c'est un sandwich et le plus
souvent c'est la surprise on ne sait jamais ce que l'on va trouver entre les 2
tranches de pain de mie occultantes…
- hangikjöt &
sala sur l'étiquette? dans ce cas on mange une fine tranche de mouton fumé (…
100% mouton !) pour hangikjöt et de la macédoine de légumes à la mayonnaise
pour sala… alors…demain nous choisirons peut-être une autre étiquette… samloka
med raekjusalati…à suivre!
C'est le premier endroit aussi où les nuits sont aussi
belles que les jours… première aurore boréale.
Au moment où nous l'avons vue, 2 h du matin, c'était comme un voile blanc et
doré et mouvant… C'était féerique… Nous n'en avions jamais vu auparavant… et
pourtant une intime certitude nous avions devant les yeux le spectacle d'une
aurore boréale…
Myvatn
Sites : Husavik, Dettifoss
La lexicologie islandaise dit : baie et cascade.
Et ce qu'elle dit, à propos du lac Myvatn: (vatn = lac + My
= moucheron) eh bien! ce n'est pas ça du tout, c'est le grand sanctuaire des
canards… le plus important des lieux de rassemblement en Europe, 13 espèces y
nichent régulièrement, les plus nombreux étant : le siffleur, le fuligule
morillon et milouinan et le garrot d'Islande. On en voit beaucoup mais c'est le
genre canard trouillard, celui qui reste très loin des yeux…
Pourtant les fermiers ne les chassent pas au contraire ils
chassent les prédateurs (faucon, corbeau, labbe, renard polaire et vison). Ils
exploitent les nids en prélevant quelques œufs par ponte et le duvet en fin de
couvaison.
Et les moucherons? Oui beaucoup mais pas en septembre.
Tiens un plongeon imbrin…. Tiens un harle bièvre…
Plan baleine dans la baie de Husavik.
Nous embarquons dans un baleinier reconverti… bateau qui cherche
le touriste qui cherche la baleine. Il sillonne le fjord à la recherche des
mammifères marins, nous verrons à quatre reprises balaenoptera acutorostrata ou
nous verrons quatre balaenoptera acutorostrata… dans leur petite promenade
nutritive..?
L'apparition est le moment magique parce que ses mouvements
sont imprévisibles (10 tonnes… et pas le moindre frémissement à la surface… et
parce qu'ensuite, le petit rorqual disparaît sans laisser de traces). D'autre
part on ne voit le petit rorqual que très peu de temps juste le temps pour lui
de développer ses 11m à la surface, et comme il peut rester immergé pendant 20
mn, qu'il nage à une vitesse de 13 à 16 nœuds, on est incapable d'anticiper ne
serait-ce que la direction de sa prochaine émergence.
Au retour nous avons eu droit à un ballet de pétrels fulmar
dont un obsessionnel qui faisait des tours de mobylette autour du bateau,
contrôlant tous les objectifs des appareils photos à une distance de 50 cm,
moitié effronté le type …
remarques concernant les pétrels:
- leur bec est très
particulier car il possède des narines tubulaires.
- ils n'aiment pas du tout se faire souffler dans les
narines tubulaires… dans ce cas ils y mettent le holà en silence et en vomissant
une huile nauséabonde … et avec beaucoup d'adresse en plus… d’une composition
terrible où l'odeur ne compte pour rien. Copieusement arrosé de ce produit les
oiseaux attaqués verront leur plumage perdre leur imperméabilité… et leur
espérance de vie anéantie.
Nb : La pêche à la baleine n'a plus lieu. Actuellement ce
qui se pratique c'est la pêche
scientifique à la baleine.
Le quota a été atteint pour 2004 le 8 juillet avec 25
baleines petit rorqual abattues dans les eaux côtières.
La viande de baleine scientifique est vendue dans les supermarchés et cette année
le commerce n'a pas très bien marché…
Y a-t-il de l'espoir pour une évolution des mentalités..?
Les islandais défendent bec et ongle leur tradition en ce
qui concerne les pêches des phoques et baleines.
Tradition…tradition…exception culturelle…partout dans le
monde c'est la même chanson pour excuser les grosses bêtises?…
Tiens un guillemot de troil
Les torrents tumultueux aux eaux couleur de plomb fondu qui
s'écoulent en cascades que veux-tu sur une largeur de 100 m et d'une hauteur de
45 m entre deux rangées d'orgues de basalte gris, sont du meilleur effet en ce
qui concerne la production d'écume…
Ce qui est ensorcelant c'est cette couleur grise qui
appartient à la fois au monde minéral et au monde des eaux sans que l'œil
puisse trouver rapidement une frontière entre les deux puisque la rivière
tumultueuse aux eaux grises de sable coule sur un lit gris en colonnes
de basalte …
Myvatn –
Egilsstadir
Sites: Bakkagerdi, Borgafjördur, Logurrin.
Avant d'atteindre ces fjords aux eaux très calmes on longe des
rivières tumultueuses toujours couleur de plomb fondu. Ce sont des rivières
glacières dont les eaux sont chargées de sables et cendres noirs.
On parcourt des sites volcaniques botaniquement très pauvres
où des lupins ont été plantés pour améliorer le substrat totalement désertique…
La traversée des 18 km2 boisés de mélèzes
surtout, de bouleaux un peu, est d'autant plus surprenante. Les arbres ne sont
pas hauts mais ils sont là, ils changent totalement les perspectives et
banalisent les paysages.
Nous habitons un très bel hôtel de villégiature de 1903 qui
a un charme fou, architecture de pierres (rare) et boiseries intérieures, le
mobilier est aussi de l'époque où… IKEA n'existait pas…
Et dans un des salons, posé sur un guéridon d'acajou, un
ordi… Dell à disposition. Clavier QWERTY avec en partie droite les lettres
particulièrement islandaises :
Minuscules : ö
ð æ þ - Majuscules :
Ö Ð
Æ Þ
Et encore vers 2 h du matin un coup d'œil par la fenêtre sur
le ciel détecte une aurore boréale… la
perspective de la sortie dans la nuit glacée même habillé comme en plein jour
la catégorise comme horreur boréale… Borée vilain vent du nord va!
In situ c'est splendide ce "voilage " est vivant,
coloré en vert, fluctuant, hypnotisant.
Egilsstadir
– Höfn
Sites: Mjoifjördur, Eskifjördur, Neskaupstadur,
Faskrudsfjördur, Stodvarfjördur.
Lexicologie : fjords
Dans la collection visite de fjord, on ne sait pas lequel on
préfère, avec leur atmosphère de calme Zen, moi cela sera Mjoifjördur parce
qu'il est très étroit on a le nez sur les flancs des montagnes d'en face
constitués d'entablement plus austères les uns que les autres de rhyolite alors
que dans la vallée on a du mal à ne pas piétiner les orchidées et les
campanules…
Les villages de pêcheurs font authentiques là, pas trop de
peintures, pas trop de réparations et surtout les maisons avec leurs toits pointus
débordants, à volumes imbriqués, les lambrequins et les ouvertures décorées et
même sur les pignons sont tout à fait les ancêtres des maisons actuelles de
"style normand", normand dévoyé pour ces dernières cela ne fait aucun
doute, mais le normand primitif est sous nos yeux...
L'insolite est à Neskaupstadur, c'est un endroit où l'on
pratique le ski alpin, de chaque côté de la route on voit des remontées
mécaniques et des pistes bordées de lampadaires… on comprend tout de suite
pourquoi, et le ski "nocturne" ce doit-être spécial… on comprend
d'autant mieux l'acharnement qu'ont les
islandais à manger des myrtilles au dessert…
Et en plus on ne rejoint le village qu'après avoir emprunté
un tunnel de 600 m de long … je reprendrais bien une cuillérée de
myrtilles…sc'est un tunnel à double sens avec un sens prioritaire car il
est à une voie… chichement éclairé lui… avec de temps en temps des
espaces d'évitement… pas glop et j'ai tort de dire cela car ce tunnel en pur
basalte très difficile techniquement à creuser à cause de la dureté de la
roche, a permis aux neskaupstaduriens de sortir de leur l'isolement hivernal.
Nous avons terminé la journée chez Pétra Sveinsdottir dans son
capharnaüm minéral délirant, mais très impressionnant dans son accumulation.
Sa collection a été constituée lors de ses promenades dans
sa région, au détour de ses chemins de randonnées…Ce qui intrigue c'est la
diversité des échantillons qu'elle présente, là où je n'ai vu que rhyolites et
basaltes.
Les géologues expliquent cela très facilement… une
pierre est un morceau de planète que l'on peut ramasser…
mais là où les choses se compliquent c'est quand ils expliquent
comment avec de l'oxygène et du silicium essentiellement, un soupçon de
magnésium, aluminium, fer, calcium, ces quelques éléments chimiques vont se
combiner pour donner naissance à plusieurs centaines de cristaux différents
(chaque association est spécifique des composants, des conditions de
température et de pression).
La roche primaire se forme dans le manteau à + ou - 3000m de
profondeur, oxyde de silicium en conglomérat de cristaux plus ou moins gros
avec atome de fer…etc… Le cristal stable majoritaire est l'olivine, un minéral
vert qui rassemble de 1 à 2 atomes de Mg, de 1 à 2 atomes de Fe pour 1 atome de
Si et 4 atomes de O. Jusque-là on suit…
Les mouvements de convection et l'écartement des continents
font remonter cette roche primaire à la surface, elle est par cette action
fondue en magma puis recristallisée
- au contact de
l'océan ou de l'air… bonjour le basalte… quand la cristallisation est brutale…
- quand la
cristallisation est lente et souterraine… bonjour le granit …
Les subtiles variations chimiques de cette roche
primaire et sa durée de cristallisation sont déterminantes, qui permettent le
processus de création de plusieurs centaines de cristaux différents à partir du
magma.
Mais la géologie ne s'arrête pas la, il y a l'érosion qui va
entrer en ligne de compte et la dérive des continents qui ne s'arrête jamais,
ces 2 phénomènes vont re-transformer les minéraux par dissolution, déposition,
compression, déformation, chauffage, refonte des composants.
Les minéraux recyclés en quelque sorte, sont obligés de
changer de composition, de structure.
Au final, les
géologues se retrouvent avec plusieurs centaines de cristaux différents
associés en presque autant de roches principales …
Et Pétra a beaucoup de travail.
http://www.lingua.is/mille et un
lieux/la_genese_des_paysages_islandais.htm
Hölf : signifie port… C'est une baie géante partiellement
fermée par une très long cordon dunaire, y convergent de très nombreux
ruisseaux glaciaires dont les eaux sont densément chargées de sable et cendre…
dont on connaît la couleur de plomb fondu. Le sable se dépose et constitue des
verrous niveau mer, jolies digues naturelles pour un port immense… aux eaux
calmes, les bateaux sont des porte-conteneurs démesurés.
HÖFN –
KIRJUBAEJARKLAUSTUR
Sites : Jökulsarlon, Skaftafell, Skeidararsandur.
Un volcan, le Grimsvotn coiffé d'un glacier le Vatnajökull
(superficie… La Corse) et ses langues glacières.
Le Jökulsarlon est une lagune et borde une des langues
émissaires majeures de la principale calotte glaciaire d'Islande, le
Vatnajökull. Elle est apparue en 1990 à cause du recul du glacier lorsqu'il a
atteint ce niveau.
Le front du glacier Breidamarkurjökull (langue émissaire du
Vatnajökull) vêle en permanence des icebergs qui dérivent dans le lac lorsque
la partie immergée qui, comme chacun sait, fait les 4/5 de la hauteur totale,
est moins haute que la hauteur des eaux dans la lagune qui n'est pas très
haute…
Ne dérivent que les petits pas mal fondus et encore ils ne
vont pas bien loin, ils sont empêchés de navigation maritime par une barre
rocheuse qui se trouve à l'embouchure de la lagune.
Mais alors là, quelle fascination… une multitude de pics
irréguliers, blancs, gris-noirs saupoudrés de sable, et de crevasses bleutées…
Et alors là… bleuté, c'est trop beau…
Remarque:
Déjà il peut sembler curieux, puisqu'un cristal de glace
tout seul est quasiment transparent, que l'accumulation des cristaux soient vue
blanche… c'est le cas du flocon de neige constitué de cristaux de glace.
Or si une seule paroi est quasiment transparente et
réfléchit peu la lumière, l'accumulation des réflexions de la lumière sur les
faces des cristaux de glace le transforme en quasi miroir. Comme le coefficient
de réflexion de la glace est presque le même pour toutes les couleurs, la
lumière réfléchie est identique à la lumière incidente : en pleine journée…
blanc immaculé pour une neige fraîchement tombée !
Il y a des blancs qui sont plus blancs que d'autres : moins
la neige est fraîche plus la neige est moins blanche… rigolo non?
Explication: avec le temps les cristaux de glace constituant
la neige se déforment et leur pouvoir réfléchissant s'amoindrit et le blanc est
moins blanc…
Et pourquoi le bleuté à l'intérieur des crevasses?
C'est de la vieille neige (un glacier tel le Vatnajoküll a
quelques milliers d'années et les icebergs que l'on voit danser dans la lagune
ont 500 ans…) donc elle réfléchit de moins en moins et elle absorbe de plus en plus la lumière. Si par transparence
la neige laissait passer toutes les couleurs de la même façon, les parois des
crevasses seraient parfaitement blanches, mais la neige absorbe un peu plus le
rouge que les autres couleurs, résultat lorsque la lumière traverse une
épaisseur de neige, elle perd du rouge et apparaît donc par soustraction
légèrement bleutée…
Les glaciers, nous en avons vu plusieurs et tous bleus, blancs,
beaux…et noirs.
Remarque:
La féerie de la glace est magistralement exploitée en Suède
où exprès pour les fondus on construit à la saison qui va bien, c'est-à-dire en
plein hiver glacial arctique, un hôtel en totale architecture de glace avec
tout le confort moderne… et en plus c'est vrai!
Sur des icebergs dormaient des sternes arctiques le nom
islandais est très imagé : kria et… répété, émis dans l'aigu, c'est tout à fait
cela pour la mélodie dont elles nous rebattent les oreilles en effectuant des
piqués dès que nous sommes sur leur territoire.
Des visiteurs de l'ordre des pinnipèdes sont arrivés avec la
marée pour patrouiller dans l'eau à la température de la glace fondante et
zigzaguer entre les glaces qui n'avaient pas encore fondu, nous avons vu les
moustaches de 5 ou 6 Phoca vitulina.
Remarque:
Les humains font la même chose au sec. Ils payent pour
embarquer sur des bateaux à roulettes rescapés du débarquement des alliés lors
de la guerre 1939-1945, et très honnêtement
on regrette beaucoup de subir une telle pollution visuelle dans cet
endroit…
Tandis que pour ceux qui y plongent avec leur bouteille,
total respect !
Beaucoup moins romantique est le Skeidararsandur qui se
trouve à la marge sud du Vatnajökull, une immensité noire de sable volcanique
et de moraines parsemée de morceaux de chaussée et de ponts métalliques tordus.
Pour le désastre routier, cela s'est passé en 1996 quand une
éruption volcanique du Grimsvötn a provoqué la fonte d'une grande partie de la
base du glacier. Une poche d'eau ravageuse de plusieurs milliards de m3 s'est
formée et ensuite vidangée dans l'océan atlantique.
Ce qui frappe surtout c'est ce grand désert minéral
construit par les jökulhaups.
C'est une plaine alluviale noire édifiée par les vidanges
des réservoirs d'eau interglaciaires, consécutifs aux éruptions sous-glaciaires
récurrentes du Grimsvölt.
Elle est très plate, parsemée de dépressions remplies d'eau,
là ou un gros iceberg emporté a lentement fondu. Ces gros culots de glace morte
pouvaient faire 25 m de haut et ils ont laissé la place à des mares – les
kettles – d'ailleurs la caractéristique essentielle de ces sables c'est leur
forte teneur en eau qui les rend thixotropes, c'est à dire qu'ils se liquéfient
à la moindre pression même celles des randonneurs…
Sympas les sables mouvants indétectables qui ont englouti un
cavalier et sa monture… au siècle dernier. La nature un peu avare a restitué le
squelette du cheval …seulement…
Ce désert hostile est le paradis du grand labbe, un grand
oiseau marron aux allures de goéland (envergure 60 cm) qui forme ici la colonie
la plus importante de l'Atlantique Nord.
Sympa la bestiole, c'est le genre pirate de l'air, il force
en plein vol les mouettes et surtout les sternes à lui restituer leur pêche
qu'il rattrape sportivement.
Il est caractériel aussi, il ne supporte personne sur son
territoire, il faut dire qu'il niche par terre et qu'un humain ne
l'impressionne pas du tout. Si un humain fut-il photographe… s'aventure sur sa
zone de nidification, il fondra sur lui, passera à quelques centimètres de sa
tête redressant sa trajectoire au dernier moment et dans un premier temps… on
connaît des photographes énucléés… ou alors l'autre était maladroit… parfois il
peut gifler tout simplement de ses longues ailes.
Un labbe? On se dépêche de le reconnaître, on se calme et on
déploie une stratégie.
La stratégie : sachant qu'il va attaquer la partie la plus
haute de la personne et pas forcément en face le traître… on lève la main… et
tra la la… enfin c'est juste un peu moins pire…
Ingólfshöfdi … oui du 6/6 au 8/8 départ à 11h
durée du voyage 3h. Un paysan ornithologue emporte dans une charrette tirée par
un tracteur un groupe de fondus de macareux moine. On ne peut rejoindre le spot
d'ornithologie d'une autre manière car une bonne partie du trajet traverse un
marécage.
Du 6/6 au 8/8 pendant cette période un grand nombre de
macareux sont rassemblés sur une falaise où ils ont creusé leur nid (jusqu'à 4m
de profondeur) et couvent puis s'occupent avec compétence de leur unique
rejeton, parce que amour n'est pas le mot.
Pourtant les macareux sont les seuls oiseaux de mer qui
nourrissent leur petit avec du poisson frais pêché, non prédigéré comme les
autres espèces, qui régurgitent aux leurs une bouillie nauséabonde… eux sont
des esthètes en plus d'être de fins pêcheurs, ils sont capables d'aligner leurs
prises dans leur bec tout en continuant à pêcher d'autres poissons… très fort !
mais voilà un certain jour et sans que rien qui ne l'ai laissé prévoir, les
parents abandonnent leur petit à son sort.
Plus de papa ni de maman ni de casse-croûte et une multitude
d'oisillons isolés dans leur terrier.
La faim fait sortir le loup du bois? Il en est de même pour
le poussin du macareux qui finit par quitter son terrier avec plus ou moins de
difficultés. Ne sachant pas voler, il se jette dans l'eau du haut de sa
falaise, ouf ! il découvre qu'il sait nager et apprend seul et vite à plonger
et à pêcher…
Les macareux en Islande sont capturés pour être consommés.
Les magrets sont fumés et figurent sur les cartes des restaurants sous la dénomination
de "lundi"…
Remarque:
Et on ne crie pas au scandale quand on est français de
Bretagne… parce que les macareux colonisaient les côtes d'Armor aussi bien et
ont été exterminés ou peu s'en faut par les nemrods bretons qui allaient casser
du macareux comme ça pour rigoler et pas du tout pour se nourrir.
En 1912 un arrêté a mis fin au massacre, mais trop tard
léopard, les colonies ne se sont pas reconstituées.
L'effigie du macareux est devenue emblème…
l'emblème de la LPO (ligue protectrice des oiseaux).
D'abord dans la campagne, un spectacle inhabituel dont les
protagonistes sont les moutons et les hommes.
Ce qui surprend c'est que pour la première fois on voit des
moutons en petits troupeaux au lieu de les voir par 3.
Pour les hommes c'est un peu la même chose on n'en voit
jamais plus d'un à la fois occupé à des travaux des champs et c'est très
occasionnel.
Et aujourd'hui, hommes, femmes, enfants, à cheval ou en
quad, patrouillent pour débusquer, canaliser des flots de moutons et les
rassembler.
En Islande pendant l'estive les moutons vont où bon leur
semble en totale liberté… Les 4/5 de l'île sont inhabités, ils n'ont pas de
prédateurs, c'est la grande vadrouille et ils ne sont pas grégaires du tout.
On les rencontre par 3, la mère et ses 2 petits, dans les
endroits les plus inattendus.
Les routes sont des endroits particulièrement
appréciés. Elles sont
consciencieusement léchées l'été, enfin celles qui ont été salées l'hiver…
Nous apprendrons à notre ferme-auberge qu'il s'agit du
rassemblement annuel, le "reitir" qui va donner lieu à une fête dont
nous allons profiter. D'abord un repas collectif et festif avec tous les
travailleurs et travailleuses de la ferme. Il a lieu dans une bergerie
reconvertie en salle des fêtes, décorée d'instruments agricoles archaïques et
de peaux de vaches et moutons tannées.
Un coin cuisine avec des gamelles géantes reposant sur de
vrais foyers en vraies flammes… et sur une estrade, un orchestre de très jeunes
musiciens, pour le concert.
Remarque:
-
nous avons tous nos chaussures, c'est la première
fois. Surprise! ces dames ont des chaussures fines (enfin pas trop rustiques…)
ces dames ont des jupes (enfin quelques-unes) ces dames ont une coiffure élaborée
et un maquillage (enfin très très léger…) ce sont les petites filles qui ont
les toilettes les plus sophistiquées (enfin tout est relatif… )
-
la féminine coquetterie des islandaises tout venant
n'a rien à voir, mais rien du tout, avec la féminine excentricité stridente de
Björk.
La fête c'est : TOILETTE, MUSIQUE et VIN mais ce sont les
moutons qui trinquent!
Le repas de gala a été préparé dans la ferme avec des
produits de la ferme et surtout du mouton.
On va se servir soi-même conseillé par la maîtresse de
maison qui explique les plats aux pensionnaires, aidé par le maître de maison
qui découpe les viandes :
Mouton entier bouilli à l'eau dans une grande gamelle, j'ai
vu avec mes yeux, en y trempant l'écumoire, surnager la boîte crânienne et les
sabots…( c'est vraiment un spectacle qu'il faut éviter aux enfants…)
Côtes de mouton grillées au BBQ
Gigots de mouton braisés
Délices de mouton (testicules, rognons et autres glandes…)
Pommes de terre nouvelles bouillies arrachées du matin
Purée de rutabaga
Gâteau maison (toujours la même recette, même architecture,
même couleur, même parfum)
Un vin italien.
Remarque:
je crois qu'il faut être islandais pour tout apprécier… et
aussi le vin italien.
Par contre au petit déjeuner du lendemain nous avions à la fois
du porridge et des harengs marinés servis avec du pain d'épices, c'était
beaucoup de chance en même temps...
KIRKJUBAEJARKLAUSTUR
– VIK
Les sites : Kirkjugölf, Eldhraun, Hjörleifhöfdi, Dyrholaey.
Lexicologie islandaise : plancher de l'église, champ de
lave, île, baie.
On commence la journée dans une campagne verdoyante où l’on
voit maintenant et pour la première fois des moutons rassemblés dans des
enclos. Quelques-uns ont l'air bête, du mauvais côté de la barrière, ou des
retardataires ou des individualistes..?
Ce doit être un réel souci de mouton, la promiscuité, après
avoir goûté pendant plus de 2 mois à la vie au grand air frais. Déjà dans un
premier temps de cette manière, ils s'habituent au groupe avant d'être
collé-serré dans la bergerie pour 8 mois. Espérance de vie d'un mouton: 5 ans,
que leur herbe leur soit parfumée...!
Le Kirkjugölf est une particularité géologique au milieu
d'un pré. Sur 80m2 le sol est formé par des sommets d'orgues
basaltiques qui constituent une sorte de plancher naturel…
Eldhraun : C'est un désert volcanique témoignage de
l'éruption du Laki en 1783 . C'est la plus grande coulée de lave de la planète
et elle est en partie recouverte de mousse. Des tapis somptueux de
Rhacomitrium, de 30 à 40 cm d'épaisseur et ronds.
L'éruption fissurale du 12 juin 1783 a été décrite.
Les "feux du Laki" c'est au final :
-
565 km 2 de lave, 12 km3 de lave, avec un débit moyen de 6000 m3/s
pour le début et 560 m 3/s pour la fin.
-
8000 km2 de cendre, 0,3 km3 de cendre. (Le nuage provoqua un
obscurcissement du ciel à Paris, Benjamin Franklin qui y était à ce moment là
en parle dans son journal).
-
20 millions de tonnes de CO2 et de SH2
-
fissure longue de 25 km composée de 135 cratères, rivières
détournées, vallées bouleversées.
-
mort de 200 000 moutons, 11 000 bovins, 28 000 chevaux à
cause des émissions de fluor dissout par la pluie et ingéré ensuite avec
l'herbe.
-
Mort entre 1784 et 1786 de 10521 islandais pour cause de famine
et épidémies dont variole 1500 morts.
Remarque:
Certains historiens… islandais ajoutent à la liste des
morts… Louis XVI et Marie Antoinette… victimes indirectes de l'éruption du
Laki… voilà la thèse :
Déjà que l'année 1789 appartient à la période considérée
comme petite période glaciaire pendant laquelle le climat rude ne favorisait
pas la production céréalière et faisait les conditions de vie très difficiles…
1783 – 1784 – 1785 ont été les pires de toutes… l'ensoleillement moindre à
cause de ce nuage de cendres qui obscurcissait le ciel de l'Europe, rendait la
production de pain – nourriture essentielle – problématique.
Et là tous les historiens sont d'accord c'est le manque de
pain qui a mis le feu aux poudres et non le conseil de Marie Antoinette aux
parisiens : "Qu'ils mangent de la brioche!"
Les glaciers sont trop fascinants, on ne peut pas se passer
d'aller les voir de les toucher, ce qui est frustrant c'est la manière dont ils
finissent… on voit un volume considérable et brutalement une falaise de glace
dont sourdent des écoulements minuscules, le glacier se termine en pipis de
chat.
Les chutes d'eau les esthètes vont les voir au bon moment,
celui où les rayons du soleil les pénètrent pour faire naître les arcs-en-ciel…
c'est bien plus joli sur la photo…
Skogafoss impressionnante du haut de ses 60 m se jette dans un canyon de basalte, elle est
stupéfiante par son bruit… d'ailleurs les vrais amateurs de chutes d'eau
collectionnent leur "chant"… chaque cascade possède sa propre voix
avec la puissance qui lui est propre… cristalline, murmurante … rugissante,
assourdissante …
Dyrholaey et sa falaise en arche d'autant plus
impressionnante quand on sait qu'elle est en basalte si dur, érosion pas facile,
et colonisée grave par les tridactyles et les fulmars, les macareux et les
guillemots ayant déserté depuis le 15 août.
VIK –
SELFOSS
Les sites : Geysir, Gulffoss, la lexicologie dit geyser,
chute d'eau…
Geysir qui a donné geyser qui a donné le nom islandais au
phénomène.
C'est une zone à haute température et les manifestations
sont variées : sources d'eau chaude, mare boueuse, fumerolle, solfatare, dépôt
siliceux… c'est enchanteur mais c'est une petite zone avec de petites
manifestations… à l'échelle européenne je veux dire par là qu'elle ne peut
rivaliser en aucuns cas avec Yellowstone.
L'échelle européenne est particulièrement sensible pendant
l'attente du jet du Strokkur qui a lieu toutes les 3 à 5 mn environ après la
formation d'une bulle qui enfle plus ou moins, qui se dégonfle parfois, énerve
les photographes, se joue des spectateurs, qui à ce moment là se lâchent dans
leur langue native et on entend des encouragements tels que:
-
allez,
-
vaya,
-
go,
Alors la surface se transforme en un dôme vert opalescent et
l'eau jaillit…
Le Geysir lui-même est dans une phase d'accalmie depuis
1915. Les islandais à coups de marteaux pneumatiques lui ont débouché les
"sinus" à 2 reprises, maintenant c'est moins radical lorsqu'ils
veulent le faire jaillir pour les fêtes ils déversent du savon dans le
réservoir ce qui change l'équilibre physiologique de l'eau et ça le fait.
Le Stokkur assoupi
lui aussi, été réveillé en 1963 au marteau pneumatique.
Seljalandsfoss très
facétieuse permet de regarder le paysage à travers le rideau de la chute d'eau…
on peut aller derrière à pied car elle est en dévers.
Gulfoss, la plus célèbre d'Islande avec une cataracte à 2
étages.
Nous sommes vraiment chanceux la nuit aussi, nous
assisterons (01h30 – 02h00) aux
plus magnifiques aurores boréales du séjour – bien vertes – et limpides.
SELFOSS -
REYKJAVIK
Sites : Krysuvik, Kleifarvatn, Blue Lagoon
La lexicologie dit : baie, lac, lagon…
"Des vapeurs de l'enfer, surgissaient des marmites,
Souffles de Lucifer, flottant sur Krysuvik…"
pour parodier Victor Hugo et parce que les sites
géothermiques ne sont que de la poésie… diabolique.
La preuve par les solfatares apparus dans la partis sud du
lac Kleifarvatn suite à une fissure causée par un violent tremblement de terre
en juin 2000.
La preuve par le Blue Lagoon où le plaisir que l'on y prend
est divinement et diaboliquement irréel…oui l'eau est entre 36 et 40°C, non,
non ce n'est pas trop chaud…
Ce que disent les géologues :
c'est un bassin artificiel d'eaux chaudes alimenté par
moitié d'eau de mer et l'autre moitié d'eau thermale siliceuse prélevée au plus
profond des entrailles de la terre (2000 m). Il s'agit du trop plein de la
grande usine géothermique, c'est elle qui est à l'origine du site, c'est à
cause d'elle le chaos de lave noire déchiquetée sans un soupçon de végétation…
Ce que disent les architectes :
Respectant les principes anciens du feng-shui qui supposent
au moins d'être à l'abri du vent, de se tourner vers le soleil et de regarder
l'eau passer, dans un paysage lunaire de lave noire, a été construit un
bâtiment d'accueil avec restaurant, bar et spa, telle une cathédrale de
verre devant laquelle fume une grande
étendue d'eau opalescente bordée et traversée par des passerelles en bois de
jatoba gris perle. Un parking de grande ampleur y a été adjoint dans un
légitime principe de réalité.
Ce que disent les psycho-poètes :
Lave et eau,
Univers noir, opalescent, transparent,
Silice, si lisse diaboliquement…
Fumée blanche, l'haleine des trolls,
Eau, lave, l'eau lave,
Liquide amniotique,
Nous y sommes tous in utero…
Terre, eau…unis!
Ce que disent les dermatologues:
http://www.monpso.net/plus/plus_cureislande.html
Ce que je dis :
Une expérience très riche d'enseignements.
Déjà le lieu c'est nulle part ailleurs, un environnement
d'apocalypse dans lequel on recherche un plaisir béat.
Le hiatus est génial!
La mise en œuvre de la recherche du plaisir béat par
trempage dans de l'eau chaude d'une couleur féerique est inoubliable :
D'abord acquitter le droit d'entrer et quitter ses souliers,
on est habitué…
Hommes et femmes séparés dans les vestiaires, on est
habitué.
Vestiaire collectif (ceux qui font du sport collectif sont
habitués).
Tous et toutes à poil et douche collective AVANT de mettre
son maillot de bain, on va s'habituer…
Douche savonnée consciencieusement en s'attachant à bien
laver les endroits où une hygiène sommaire est préjudiciable à la qualité des
eaux du bain collectif, c'est bien expliqué.
Pour ceux qui ne savent pas lire l'étranger il y a des
dessins.
Ils représentent un elfe… qui a les aisselles, l'entrejambes
et les deux pieds débordants de savon…
Nickel! On rince et on met le maillot.
Remarque:
Cela commence comme un film de Fellini où nous sommes toutes
figurantes.
Bien que Dieu nous ait faites à son image, nous ne sommes
pas toutes belles à voir dans notre intégrité véritable et il y a même
quelquefois beaucoup de différences entre nous…
Comme nous sommes à poils, parlons des poils justement et du
pubis particulièrement…
La chance de ma vie pour cette observation : les pubis
d'Europe en 2004.
Les poils du pubis ne se portent plus hirsutes (en Allemagne
encore peut-être).
Les poils du pubis ne se portent plus.
La tendance est :
-"Full monty"
épilation totale,
avec les intermédiaires :
-Bikini brésilien (épilation échancrée et triangulaire,
longueur courte),
-Ticket de métro (épilation droite et rectangulaire,
longueur très courte).
Puis nous sortons à l'air libre, stimulante la fraîcheur de
l'air ! Et nous entrons au-delà du réel dans une gabegie d'eau, voluptueuse par
sa couleur, sa chaleur, sa douceur! Une gabegie d'énergie se dissipe sous nos
yeux! Les fonds sont sablonneux c'est un total bonheur pour la plante des
pieds, nous essayons de nager, vieux réflexe! Difficile de nager, nous
nous laissons aller, nous nous laissons porter, nous avons toujours pied,
nous nageons dans le bonheur… nous recherchons les endroits où le bonheur est
maximum, chaleur en plus, chatouillis,
jacuzzi :
-
le spot de gommage où le rituel consiste à s'enduire visage
et corps d'une boue (soufre, silice et algues) que nous prenons à la louche
dans un bar flottant, en plein air, en toute convivialité et avec l'aide des
voisins si affinités…
-
le spot de relaxing où dans l'eau toujours, la nuque posée
sur une poutre de jatoba gris perle en partie immergée, nous sommes en totale
lévitation extatique, (pendant 10 mn) le temps que les oligo-éléments pénètrent…
-
Le spot purifiant exfoliant (partout) où on se débarrasse de
la boue miraculeuse par affleurements… et par coteries.
-
Le spot massage où nous pouvons recevoir sur la nuque et où
bon nous semble mais seulement au-dessus de la ceinture, une cascade en rideau
d'eau régénératrice.
-
Nous sommes nimbées d'une fumée blanche, le soufre sent la
rose, le temps se délite, une torpeur nous envahit, le retour à la réalité est
pénible à imaginer, la pesanteur, le froid, les contingences…
Les contingences :
-
re-douche,
-
habillage,
-
chaussures… et là dès que nous avons de nouveau nos
chaussures aux pieds… tout le contraire de Cendrillon… finie la magie… c'est
moins charmant… et c'est retour à Paris.
Islande de
glace et de feu du 27 sept au 10 oct 2004
- une quinzaine culturelle organisée en France : Paris,
Sérignan, Rouen, Cesson-Sévigné, La Rochelle.
Islande,
terre vivante au Palais de la découverte jusqu'au 2 janvier 2005.…
En s'inspirant de la grande tradition des sagas.
Du mardi au dimanche, représentations toutes les demi-heures
de 10h à 17h30, le dimanche jusqu'à 18h.
Remarque :
pour autant que cela soit incongru après Islande in situ
c'était très intéressant à cause d'une muséographie inédite et innovante et des
sujets abordés scientifiquement et …en français.
De glace… ils ont même fait voyager exprès
pour nous les Parisiens un iceberg, il a été posé sur le trottoir devant le
Palais de la découverte, où nous l'avons vu fondre pendant une dizaine de jours
(des fondus recueillaient l'eau dans leur main et la buvaient, dans une
bouteille et l'emportaient…)
De feu… ils ont dressé une pyramide de
lave rouge dans l'entrée du musée.
Islande naturelle:
-
identité
A l'intérieur d'un barnum figurant un volcan, dressé à l'intérieur
du musée, nous quittons nos chaussures et sentons l'élasticité du sol, cela
crée l'ambiance… nous marchons sur Rhacomitrium lanuginosum (une mousse qui
forme sur les coulées de lave ancienne des coussins épais)… un brouillard
couvre le sol, nous sommes dans le noir de la nuit polaire, nous sommes happés
par du vent, Borée est près de nous, les bruits de tempête s'estompent.
Tiens voilà un elfe, il virevolte, il est là pour nous
conter océanographie, volcanologie, géothermie, hydrothermie, recherche
en génétique d'Islande en pure langue poétique française et par moment, en
dansant. C'est un vrai elfe, il nous montre par projection sur la manche
déployée de son kimono blanc des images d'Islande… C'est un elfe au grand cœur
qui nous invite en conclusion à
"ramasser" de petits morceaux de lave, ou rouge ou noir…qu'il a
rapporté exprès pour nous…
-
particularité
Aurores boréales exposé de Christophe Perez dans
la salle "noyau et particules" c'est déjà de la poésie avant d'avoir
commencé…
Résumé :
Aurores polaires (boréales ou australes)
Les aurores polaires sont générées par les chocs de
particules de vent solaire sur les molécules gazeuses (oxygène, azote,
hydrogène) de la haute atmosphère (de 100 à 800 km). Le vent solaire est
« capturé » par le champ magnétique terrestre et se trouve ainsi
concentré au voisinage des pôles.
5 ingrédients sont nécessaires pour l'observation d'aurores
polaires :
-
Une activité d'éruptions solaires 36 h plus tôt
(temps de voyage des particules), qui vont alimenter un vent solaire dense (et
cela n'arrive pas tous les jours)
-
Une localisation à proximité d'un pôle magnétique
(l'Islande c'est bien mais le Canada c'est mieux !)
-
Un ciel dégagé !
-
Un observateur attentif qui pendant la nuit regarde
par la fenêtre voir si ça le fait…
-
Un site d'observation, hors pollution lumineuse est
préférable.
Islande culturelle:
Une voix d'Islande… Récital
de Kristinn Sigmundsson basse islandaise au Châtelet dans un répertoire de
lieder islandais du début du XXème
De toutes façons hors ce répertoire, il est très connu à
l'opéra de Paris où il chante bien plus souvent que Björk… je l'ai entendu dans
:
La Damnation de Faust en 95
La Bohême en 96
Parsifal en 97
Don Giovanni en 99
Nabucco en 00
Macbeth en 02, dans les rôles que tout le monde imagine
adaptés à sa voix de basse…
Les tons d'Islande… Côté
palette, l'artiste que nous connaissons le mieux est Gudmundur Gudmundsson, dit
ERRO né en 1932.
Il appartient au
courant figuration narrative pour qui le tableau n'est plus un objet de
contemplation mais un outil de communication. Le critère de lisibilité remplace
le critère esthétique. Il est installé à Paris depuis 1958.
Sa galerie : galerie Louis Carré, 10 avenue de Messine Paris
75008.
Ce que dit Philippe Dagen dans le Monde du 27 novembre 2004
à propos de ses derniers "Proverbes",
Série "Les Amazones en proverbe" INFIDELITES,
huile sur toile, 195/97cm
"… manipulant les langages graphiques de la bande
dessinée et de la publicité, l'Islandais de Paris met en évidence stéréotypes
visuels et habitudes de pensée. Sous ses airs de légèreté et d'ironie, il cache
un moraliste."
Quant aux habitués du Musée national d'Art moderne, Centre
G.Pompidou, Paris, ils évoquent PETROLE de 1980
Huile sur toile 201/301 cm
Et de toutes façons pour être d’accord avec son esthétique
vertigineuse et paradoxalement statique… on enlève ses chaussures…
Françoise Lebraud - Le Glas
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