LA GUADELOUPE sont deux îles comme l'article
féminin singulier ne le laisse pas deviner.
Deux îles très proches puisque reliées par un pont et que la mer y est appelée : "rivière salée"...
Deux îles qui ne se ressemblent pas du tout,
GRANDE
TERRE, la plus petite évidemment, plate, aride, ensoleillée,
ensemencée de canne à sucre, agrémentée de touristes répandus sur ses plages de
sable blanc et dans ses lagons bleus,
BASSE
TERRE, montagneuse évidemment (une montagne qui fume…),
pluvieuse, ensemencée de fruits et de légumes pays, accueillante pour les
randonneurs sur les sentiers de ses forêts pluviales, pour les fondus de
volcanisme en ascensions terribles, et pour les mordus de plongées dans ses
eaux cristallines.
Grande
Terre c'est Terre d'ALBERT, sa maison son jardin, ses animaux
détestés, son animal favori, et son garage neuf peint blanc.
Bien faire et le faire savoir…
Les
balustrades en croix de Saint-André et les lambrequins en bois sont la marque
des îles caraïbes…( à La Réunion ils seront en fer forgé.)
tous les jours, même
endroit, même heure.
Trois fureteurs insolites. Il n'y a pas
d'erreur !
Scolopendra viridis, le seul animal dangereux de l'île quand il
n'a pas perdu la tête
Grande
Terre, c'est les plages,
les plages sauvages, avec des éperons rocheux et une végétation rabougrie car la violence des vents, la forte porosité du sol, la salinité de l'air et l'ensoleillement permanent la rende inhospitalière.
sauf pour
frégate et paille en queue.
et les
plages aménagées à,
Sainte Anne, Saint François et les autres,
les lagons bleus, le bel alizé, les
grands hôtels, le Méridien, le club méditerranée, les spots de planche à voile ou de kite qui les rendent
si agréables.
Grande
Terre c'est la campagne, la culture de la canne, les rares maisons de
planteurs (ZEVALLOS ou l'esthétique industrielle vers 1870), et les maisons
post-hugoliennes (cyclone HUGO 1989) faites dans l'urgence et à l'économie,
toutes sur le même plan, la seule décoration de lambrequin étant autour du
"carbet" sommital, ni portes ni fenêtres telles que nous les
entendons, uniquement des volets, et une galerie.
Grande
Terre c'est une mangrove grouillante de crabes violonistes à l'ombre de
Rhizophora mangle, le palétuvier rouge, l'arbre prédominant de toutes les
mangroves de la Caraïbe ( les feuilles et les fleurs sont disposées en bout de
branche, le fruit à maturité germe sur l'arbre au-dessus de l'eau, il donne
alors une plantule en fléchette de 30 cm de long…la fléchette se détache de la
branche, tombe dans la vase et prend racine. un pied de palétuvier rouge est
né.) merveilleux perchoir pour Muscivora tyrannus le gobe-mouche tyran..
Grande
Terre c'est un cimetière théâtral en noir et blanc et il n'est pas triste..
c'est le jeu de dames en escalier de Morne à l'Eau!. (les tombes, à flanc de
morne sont toutes ou peu s'en faut, recouvertes de carreaux 10x10 de céramique
blanche et noire…) saisissant!
Basse
Terre c'est Terre du frère d'ALBERT, sa maison au lieu-dit Bois
Sec commune de Goyave, ses calebasses en attente d'être "coco
d'leau"? vues dans son jardin parcouru par les fourmis-manioc…celles qui
débitent un feuillage en un temps record, le transportent, l'enterrent et
l'ensemencent de champignons, qu'elles fument… mais non voyons, qu'elles
dévorent, tandis qu'Antoine joue la partition qu'il crée pour accompagner, le
"récital" Maryse Condé..".
Basse Terre c'est la magnifique allée
Dumanoir où 400 palmiers royaux en
double rangée sur 1200m de la Nationale 1 , mais en 1850 ce n'était pas comme
ça une Nationale, et 400 palmiers pour tous, c'était seulement une allée pour
la famille Pinel-Dumanoir… et une remarque,
pour une allée, elle a vu large la famille…mais j'y pense c'était une
Grande Famille!
Basse Terre c'est des
eaux fraîches, des fleurs Héliconia Caribaea (balisier rouge),
des arbres à saucissons (Kigelia
Pinnata) sur les places publiques, des trembleurs dans les bois et des
mangoustes depuis 1888.
Basse
Terre c'est le Volcan la SOUFFRIERE et si je l'écris avec deux F, c'est parce
que j'y suis montée à pied et alors l'air de rien c'est une fois et demi la
tour Montparnasse, sur un sentier étroit avec des marches en cailloux ronds
glissants, plus ou moins hautes mais plutôt plus…qu'ils ont le toupet d'appeler
: Le Chemin des Dames…Une multitude de plantules et d'algues rouges colonisent
ses pentes. Au sommet pas de cratère proprement dit, ce ne sont que des bouches
éruptives, des gouffres, des entailles profondes disposées de façon
désordonnée, tapissées à l'intérieur d'un manteau de mousse et de lichen,
laissant constamment échapper fumeroles ou vapeurs sulfureuses avec un
grondement régulier…qui transmis par le
sol, nous pénètre d'abord par les pieds…même pas peur..!
Les
sources d'eaux chaudes, très chaudes, qui arrivent dans la mer à BOUILLANTE…Les
bouches d'air chaud parfumé au soufre qui affleurent un peu partout…
Dans cette
anfractuosité, le bain est impossible, bouillant, c'est seulement
au deuxième plan la baignoire 3 personnes, (l'eau sulfureuse à 70° est
refroidie par le mélange avec la mer) elle est très prisée et on attend son tour
pour la cure...et d'ailleurs un peu plus loin il existe le bain du Curé…la même
chose, eau à 40° avec du soufre…le comble pour ne plus souffrir…
Basse Terre ce sont des arbres géants
dans la forêt de pluie, des gouttes de pluie énormes en altitude, un peu tous
les jours ou beaucoup, donc la terre gorgée d'eau …qui permet le développement
d'une végétation riche et luxuriante.
Ici on
commence par Cyathea Glauca, mais ça ne prouve rien car la botanique est pure poésie,
ananas bois est une appellation charmante pour cette broméliacée épiphyte qui
fabrique de véritables jardins suspendus à la fourche des branches;
Fromager.
Là, le fromager dit à l'arbrisseau :
"Que vous êtes joli, que vous me semblez beau…" Monstera Deliciosa…
cornes de cerf… en abondance….. Monstera Pluviosa…
Basse Terre ce sont des rivages de rêve pour Paul et
Virginie, et des fonds merveilleux pour Jacques-Yves Cousteau.
"Lorsque nous nous vîmes,
nous nous plûmes, puis nous nous adorâmes et nous en mourûmes."
VIRGINIE et PAUL
Blancs, bleus, gris, noirs, prompts, gais, fous, lestes,
Pélicans bruns en pêche.
Voilà!
Et pour Jacques-Yves :
Françoise Lebraud - Le Glas
Photos grand format sur le site de
Jean-Marie : http://jleglas.free.fr/galeries/Guadeloupe/index.htm